samedi 1 janvier 2000

Mardi 18 mars à 20 H, salle d'exposition du Centre Culturel, conférence dans le cadre de la semaine de la langue française

Chrysanthèmes pour le français ?

Non, vous n'êtes pas invités à une veillée funèbre où l'on dresserait un catafalque pour larmoyer comme une Madeleine. Au contraire, nous nous pencherons avec "amour, délice et orgue" sur notre langue maternelle avec toutes ses richesses et faiblesses, ce vivier de mots dans lequel nous n'avons qu'à puiser jusqu'à pêcher le mot rare ou à empoissonner par d'heureuses trouvailles lexicales : on peut "violer" la langue, à condition de lui faire un bel enfant.

Qui détient le pouvoir des mots peut échafauder les philosophies les plus libératrices pour l'humanité ou... les plus aliénantes. Tout concept repose sur le socle des mots, cet humus nourricier qui permet de construire cette "maison de l'être" (Heidegger). "Dis-moi quels mots-fétiches tu glisses sous ton oreiller, et je te dirai qui tu es..."

Toutefois, si la langue est un organisme vivant en évolution constante (toute langue qui se fige est appelée à mourir), il semblerait souhaitable de rester vigilant afin que notre langue maternelle ne vire en un brouet insipide. En effet, sans avoir recours à une boule de cristal, des O.L.G.M. menacent à l'horizon (Siglaison oblige : Organismes Linguistiques Génétiquement Modifiés). Des O.L.G.M., tant à l'extérieur qu'à l'intérieur de notre espace linguistique. A l'extérieur, une langue ogresse risquant de se repaître de ses petites soeurs. A l'intérieur, un jargon "hexagonal", réducteur, secoué de tics langagiers écrêtant relief et musique linguistiques.

Bref, loin du "syndrome du Titanic", le français a toujours quelques bons et heureux quartiers. Ce sont ceux-là que nous allons couvrir de cajoleries jusqu'au frémissement et même davantage...

Jacques TREPANT

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